lundi 12 août 2013

Et un de plus !

NOIR DESIR
Concert promo 666667club (skyrock/fnac)
Divan du monde, 9 novembre 1996
1.back to you
2.fin de siècle
3.prayer for a wanker
4.lazy
5.marlène
6.un jour en france

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dimanche 23 décembre 2012

NOIR DESIR - Live Divan du monde, 9 novembre 1996

NOIR DESIR
Concert promo 666667club (skyrock/fnac)
divan du monde, 9 novembre 1996
1.back to you
2.fin de siècle
3.prayer for a wanker
4.lazy
5.marlène
6.un jour en france

L'ensemble du concert (Playlist Youtube):


L'ensemble du concert (Playlist Dailymotion):

Les titres (piste par piste) à écouter (Youtube):












Il existe également un flyer de ce concert :


et un pass :

samedi 22 décembre 2012

Nous n'avons fait que fuir - Retranscription du texte

Nous n'avons fait que fuir - Retranscription du texte

Nous n'avons fait que fuir
Chanson d'une heure interprétée au couvent des Ursulines à Montpellier le 21 Juillet 2002.
(Retranscription du texte par Catherine Bosano)


Nous n’avons fait que fuir, nous cogner dans les angles,
Nous n’avons fait que fuir,
Et sur la longue route,
Des chiens resplendissants deviennent nos alliés,
J’ai connu des rideaux de pluie à draper des cités souveraines et ultimes,
Des cerceaux déchirés couronnant les chapelles de la désespérance,
Et tourne l’onde,
Et tourne l’onde,
Et tourne l’onde,
Et tourne, et reviens-moi au centuple,
Reste,
Accroche,
Rêche,
Me caresse,
Me saoule,
Et me saborde,
Dérape,
S’enroule,
Pourri malheur,
Pourrie chaleur,
Et devient familier le chant des automates,
On est plombé mon frère des oripeaux de plomb je te dis,
De la tonne superflue,
Carcan,
Jour et nuit,
Carcan,
Fossoyeur,
Carcan,
Tout sourire,
Aux dents vertes,
Et nous consommerons,
Cramés par des soleils de pilule d’apparat,
Cernés par le fatras trop habile,
Et tu pourras ployer,
Personne ne verra rien,
Puis, des anciens charmes qui te remontent enfin du dernier des « je t’aime »,
J’aperçois des caboches saturées de limaille,
Qui replongent leurs yeux encore à l’horizon,
Et les possibles errances à la poitrine fière et toujours en douceur,
On a l’art des ruisseaux,
On a l’art de la plaine,
On a l’art des sommets,
On a l’art des centaines de milliers de combattants de la petite vie qui se cognent aux parois, On a l’art de faire exploser les parois,
On a l’art des constellations,
On a l’art des chairs brutes,
Mais on a l’art de la guerre,
Et on a l’art du fracas,
Et on a l’art de la pente de douceur,
Et on a l’art du silence,
Dis-moi, est-ce que je peux ?
Dis-moi, est-ce que je peux ?
Entourer de ma peau ton joyau de platine,
Je l’ai vu qui palpite sur le bord du chemin,
Je l’ai vu qui palpite sur le bord du chemin,
C’est vrai… c’est pourtant vrai… c’est vrai… c’est pourtant vrai… c’est vrai… c’est pourtant vrai…
Le caveau est immense,
Même la pierre a bondi,
Elle veut se mesurer aux planètes, à la voûte,
Elle peut donner des cours d’une autre architecture building,
Tu l’as vu mon éclat,
Il est du au hasard,
Enfin on dit comme çà,
Ma forme était connue depuis la nuit des temps,
Je parle de maintenant, ici et maintenant,
Allez, allez, salut cousin,
Bonjour à tes nuages,
Un cortège se met en route,
Une kyrielle d’assassins,
Tous insectes de proie,
Ils marchent, ils avancent,
Ils signent du bout des lèvres leur projet pour le siècle,
Oublient les yeux crevés.
ALERTE, ALERTE !
Tous aux abris,
Aux quatre ventres chauds qui te protégeront,
Retourne chez ta mère,
Ta mère,
Ta mère,
Ta mère était blonde,
Blonde comme les blés,
Elle laissait s’écouler des trésors de chaleur de la chair de sa voix,
A moins qu’elle n’ai été demi-princesse indienne,
Te faisant boire la nuit,
Des breuvages cuivrés comme une peau d’iguane,
Et approche tes lèvres… approche… approche tes lèvres… approche… approche tes lèvres…
Approche,
Plonge,
Redis-moi d’où tu viens,
S’écoule au fond du puit le remède ancestral,
Où l’on n’existe pas,
Ou l’on peut tout saisir dans le feu d’un éclair,
Dans les demi clins d’œil,
Et claque ton étendard au vent et chuuuut…
On le garde au secret,
Avale ta langue… maintenant !
On te saisira tout, huissiers, corbeaux, vautours, charognards, tortabess ( ? ), identité, police,
Le milliard de pétales de roses blanches disposé,
Délicat,
Sous nos petits pas, monstres,
Et me nage,
Puis m’énerve…
Me suis couché,
M’étends,
L’onde parcours mon flanc,
La marche du serpent peut reprendre ses droits,
ALERTE ! ALERTE ROUGE ! ALERTE !
Pourquoi rouge d’ailleurs ?
A-t-on jamais vu des alertes bleu ciel ?
Et le crétin céleste enveloppé dans le cosmos a flotté dans l’éther,
Pénard,
Troué l’azur,
ET MERDE !
Avions fusées en chasse,
Cà pouvait pas durer,
Zèbres acier sans savanes,
Aux sanglantes parures,
Striant la toile et cravache,
Silence,
En bas le sol crevé…en bas le sol crevé… en bas le sol crevé…
En bas le sol crevé,
Offrant sa panse intime à la morsure du ciel,
ALERTE ! ALERTE !
Paraît qu’on est des anges au paradis des octaves,
Qu’on peut gravir facile,
C’est question d’entraînement,
C’est pas pour les potiches,
Sale petite peste,
Pudding,
Cœur bouilli,
Sauce anglaise à la menthe,
Il faudra qu’on t’enseigne l’esquive frontale,
Une muleta blême,
Qui se rêve immobile.
Qu’est-ce qu’y a ?
Qu’est-ce qu’y a, tu dis rien ? Tu as perdu ta langue ? Qu’est-ce qu’y a, tu dis rien ?
Qu’est-ce qu’y a, tu dis rien ? Tu as perdu ta langue ?
Qu’est-ce qu’y a, tu dis rien ? Tu as perdu ta langue ? Bah ouais…
Bah, qu’est-ce qu’y a, tu dis rien ?
Tu as perdu ta langue ?
Alors, ces anges-là,
Alors, ces angelots de la muerte câline,
Se désolidarisent,
Sont engins du désastre,
Harnachés corps et âmes,
Sur leurs armures brillantes,
On peut voir le reflet de nos pauvres carcasses au regard qui s’affaisse,
Oc tac ! Pitié, je n’ai pas…tu sais…pourquoi…souviens-tu…moi aussi j’aurai…on n’y peut…mais bien sûr…j’y vais…d’accord…donc…rassemble-moi…puzzle,
Débris d’éclaboussure,
SOLE MIO !
Raclure,
On a droit au repos à la fin oui ou non ?
Tu perds ta langue, enfant ?
Tu as perdu ta langue ?
Je connais des collines qui s’imaginent reines,
Reines sur l’opéra des orages féminins,
Et tu peux doucement poser ta tête nue,
Sur leurs courbes de pins,
De joie et de misère,
Je connais des collines qui s’imaginent reines,
Reines sur l’opéra des orages féminins,
Et tu peux doucement poser ta tête nue,
Sur leurs courbes de pins,
De joie et de misère,
Ces morsures de poussière,
Mais poussière accueillante,
Des tissus élastiques,
De la chair de printemps,
Un carrousel vibrant sur un axe impétueux,
C’est tout dit !
Le sang mélangé,
C’est tout dit !
Au son des astres morts,
C’est tout dit !
Le sang mélangé,
C’est tout dit !
Prenez-nous pour des cons,
Prenez-nous pour des chiens,
Continuez,
Ne vous gênez pas,
Vos crachats ça nous fait une coquille de cristal,
Il suffit d’empoigner la crinière de l’étoile,
Moi aussi, j’adorais les courses de bagnoles américaines à la télévision,
Et puis les cris stridents des pneus chauffés à blanc,
Tôle froissée sur l’asphalte,
Et tout ce cimetière de la calandre acier,
Cà ne vaut pas c’est sûr,
Des armées de révolutionnaires s’optimisant toc,
C’est bien, et puis c’est pas cher,
Nous clamons,
Morfale,
Notre dose abrutie,
Maintenant je suis lofteur ou lofteux ou loqueteux,
C’est selon,
C’est pas grave,
Cà passera,
C’est qu’on a le fondement à la taille XXL,
Tentons d’organiser les litanies infimes,
C’est pour me dire à moi que je suis son absent,
Que j’appartiens déjà à l’autre rive intime,
Que pour ça je respire plus profondément…
Que pour ça je respire plus profondément…
Que pour ça je respire plus profondément…
Que pour ça je respire plus… plus profondément,
Tentons d’organiser les litanies infimes,
C’est pour me dire à moi que je suis son absent,
Que j’appartiens déjà à l’autre rive intime,
Que pour ça je respire plus profondément…
Que pour ça je respire plus profondément…
C’est que le monde passe vite,
Deux, trois dimanche en pleine lumière,
Et des enfants qui courent,
Les vieux claquent leurs dents sur des vitraux sans Dieux,
Et l’apéritif n’en finit pas de raconter sa vie,
Et la vie est passée,
Et la vie est derrière,
La vie était partout,
Et la vie est nulle part,
Il y a que tout ou presque se passe au bord de l’ombre,
A demi mot perdu,
Au carrefour des mystères,
Effluent souterrain,
Nous n’avons fait que fuir, nous cogner dans les angles,
Nous n’avons fait que fuir, nous cogner dans les angles,
Nous n’avons fait que fuir, nous cogner dans les angles,
Entre les lampadaires,
Des années lumière du salut éternel,
Salut, comment vas-tu ?
Moi ça va, toi ça va ? moi ça va,
C’est bien, c’est très bien, c’est très très bien, oui c’est bien,
On a presque compris,
Les murs sont familiers.
Tu perds ta langue enfin ?
Tu as perdu ta langue ?
Tu perds ta langue ?
Tu as perdu ta langue ?
Pauvre sac d’os et d’excrément,
Tu te pavanes de l’aube au crépuscule,
Et ce n’est pas danser,
Et ce n’est pas esquisser d’un pas,
Et ce n’est pas fouetter l’air d’un geste détaché,
Et ce n’est pas l’élégance,
Loin s’en faut,
Des lignes si fuyantes qu’on les croyait sans fin,
Quasi inexistantes,
C’est marteler encore, et toujours la terre,
L’enfoncer sous ses pas,
Se la coller la glaise,
Sous mes semelles de plomb,
On me fait signe dans un autre hémisphère,
Syndrome chinois,
Fulgurance,
Transperce le noyau de feu et de magma,
On m’appelle sous d’autres latitudes,
Où les fleurs de cactus,
Et de grands magnolias,
Où des palétuviers disputent aux bétonneuses les royaumes ordinaires,
Qu’est ce qu’y a tu dis rien ?
Tu as perdu ta langue ?
Qu’est ce qu’y a tu dis rien ?
Tu as perdu ta langue ?
Et c’est au ralenti,
Que le défilé coule,
Et se répand aux quatre coins de l’écran,
C’est entre parenthèse, dans un temps qui n’existe pas,
Les horloges se sont mises en grève,
En ordre de bataille,
De combat,
Immobiles,
Présentez petite aiguille !
Grande aiguille !
Repos !
Et comment tu leur parles toi aux montres à quartz ?
Il faudra l’inventer le médiateur final,
Foutez-moi tout çà au gnouf,
Et puis à la décharge,
Et puis concassez-moi ces breloques,
Et c’est comme chez Lipp,
Tout çà ma bonne dame,
Au rouleau compresseur,
Oui t’as bien raison de venir du fond du grand bocal,
Des régions qu’ils appellent bassins industriels,
Les mêmes que sur le chemin des guerres,
A l’aller,
Au retour,
Y’en aura pour tout le monde,
Et puis t’auras du boulot,
Jusqu’à ce qu’il n’y en ai plus,
Faut pas rêver oh, faut pas rêver…
Tiens-toi bien à ta barre :
L’horizon c’est des conneries inventées par les utopistes,
Si tu veux la porte,
Elle est là !!!
Des millions de gueules grandes ouvertes,
Qui ont plus faim que toi,
Mais qui sont pas plus fortes que toi,
Car si tu collabores,
Car si tu persévères,
Nous te protègerons de notre bras armé,
C’est que nous on aurait voulu qu’on nous parle gentiment,
Pas qu’on nous mente,
Non… mais qu’on nous parle gentiment,
C’est pour changer des marteaux,
Pour changer des enclumes,
Puis bien sûr, çà recommence,
On s’est fait marteler,
On s’est fait encrimer,
Faudrait qu’on prenne la tangente,
Ouais faudrait qu’on prenne la tangente alors,
La diagonale et zou !
64 cases, et 8 fois 8,
L’infini renouvelé toujours,
Survolé,
Grand format,
On se prend à y croire,
A ces combinaisons des infinis possibles,
Nous n’avons fait que fuir, nous cogner dans les angles.
Maintenant qu’on envisage la voûte céleste,
Et le goût des cerises à défaut de leur temps,
Encore qu’il ne faut pas,
Qu’il ne faudra jamais se départir de ça,
De ce miel,
De ce vent de la fin de l’été,
Et des grands peupliers si doucement courbés,
Les hautes herbes toutes inclinées sous l’évidence tiède,
Mais pas soumises,
Mais pas soumises hein ?
Non !
Verticales dans l’âme,
Seulement reconnaissantes pour le présent offert,
Pour la caresse fauve,
Et les jeunes filles alors,
Sont les sœurs des rubans,
On les dirait flottantes,
Sur une mer de silence,
Et la ville endormie rêve de barricades,
Allez on n’oublie rien !
Allez on n’oublie rien !
Tu perds ta langue enfin ?
Est-ce que tu as perdu ta langue ?
Tu perds ta langue enfin ?
Est-ce que tu as perdu ta langue ?
Tu perds ta langue enfin ?
As-tu perdu ta langue ?
Nous n’avons fait que fuir, nous cogner dans les angles,
Nous n’avons fait que fuir, nous cogner dans les angles.
Mais dans le cercle alors,
On pourrait s’immoler sur des cimes vertiges,
Pas pour tourner en rond,
Comme on le crois parfois,
Non…
Pour créer des spirales,
Des colonnes aspirantes,
Et je tiens mon pégase ?
Je ne le lâche pas,
Je l’ai monté à cru,
Il est aussi sauvage que je suis devenu,
Après avoir appris l’alphabet pourrissant,
Des grands calculateurs,
A hauteur d’escabeau,
A ras des certitudes attablées,
A quoi bon ?!
Chérie, je suis devenu rationnel,
Le jour d’après,
Cynique,
Et je ne sens plus rien,
A présent, tout me glisse dessus,
Me coule à l’extérieur,
Je sais me débrouiller avec le brou ha-ha,
Et avec le bruit des masses,
Je suis intoxiqué volontaire,
Sur adapté chronique,
Prenez-moi comme exemple,
Comme jeune premier,
Comme mannequin vedette,
Je sais me mettre en scène,
Je sais me défiler,
L’ai-je bien descendu ?
Les ai-je bien descendues les marches du palais d’empereur communiquant,
Des charmants chimpanzés,
Aux mimiques de bronze et aux sourires d’ivoire,
Je suis donc un apôtre de la modernité
Je suis donc un apôtre de la modernité lalala…
Je suis donc un apôtre de la modernité… là voilà,
La table est dressée,
Nous sommes tous autour,
Le chef n’est pas là,
Il a été retenu,
Mais… j’ai la croix,
La couronne ( elle est belle),
La multiplication ( efficace),
La climatisation ( hum nécessaire) hum…
Gigolo !
Une minute !
Je sens les eaux qui montent,
Et les troupes en chemin,
A travers champs et villages,.
Il font chialer les bustes,
Et les portrais d’ancêtres,
Socle,
Statues déplacées,
Soc,
Charrue blesse la terre,
Eclate les écorces au coin des cheminées,
Du coup,
C’est après mûre et soutenue réflexion,
Que nous avons voulu prendre de la distance avec la peine perdue,
Celle de chaque jour,
Qui se suffisait bien,
Que nous avons fini de labourer nos chairs,
D’attendre en bons amis et patientes maîtresses,
Qu’on nous visite enfin,
Qu’on nous foudroie d’amour,
Il fallait une flèche autrement décochée,
Une qui se planterait,
Comme on plante une griffe dans les poitrails indiens,
Reliée au grand poteau,
Et ça tourne sans fin,
C’est la danse du soleil,
Eh t’as perdu ta langue ?
Tu as perdu ta langue, enfin ?
Dieu est mort !
Nietzsche est mort !
Désenchanté le monde,
Prends ma main Camarade,
J’aurai besoin de toi,
Les tueurs de merveilleux courent toujours,
Arrêtez-les !
Arrêtez-les !
On voudrait discuter,
Mais manque un relais,
Un maillon de la chaîne,
Ou une catapulte.
Invention ! Invention !
On invente un trésor et pas un dépotoir,
Encore que dans l’ordure poussent des fleurs sacrées,
Ouais, j’y tiens, ouais !
L’or,
Et tout çà, ces parures,
Cette attitude vaine,
Ces poses et compagnie,
On le sait , on le sait,
On le sait qu’il suffit d’un rayon de soleil,
On le sait qu’il suffit qu’un rien de soleil se pose au bon endroit,
Sur ce balcon foutoir,
Pour que le chant,
Pour que le chant s’élève.
Et tu n’y pourras rien,
Et je n’y pourrai rien.
Si tu l’as oublié tu as tout oublié !
Et tu peux te baigner dans les baignoires d’or,
Et tu peux te rouler dans la luxure encore,
Et tu peux te pétrir le membre,
Imperator de l’intellect,
Car je sais que çà tu sais,
Car je sais que tu sais,
Que tu sais, que tu sais, que tu sais, que tu sais, que tu sais,
Que sais….
Mais tu sera toujours pauvre,
Dépenaillé,
Minable et creux,
Caracoleur,
Caricature,
Epouvantail qui ne fait peur qu’aux moineaux,
Je t’aime bien,
C’est pas çà,
Je t’aime bien,
C’est pas çà,
Je fais plus que t’aimer,
Allez ! Allez !
Je suis fait du même bois de sang,
De la même écriture,
Nous sommes entre nous,
Tu as perdu ta langue ? Allez ! Tu as perdu ta langue ? Allez !
Tu as perdu ta langue ? Allez ! Tu as perdu ta langue ?
Tu as perdu ta langue ? Allez ! Tu as perdu ta langue ?
Tu as perdu ta langue ? Tu as perdu ta langue ?
Allez ! Allez !
Tu as perdu ta langue ? Allez !
Tu as perdu ta langue ? Allez !
Tu as perdu ta langue ? Allez !
Tu as perdu ta langue ? Allez ?
Tu as perdu ta langue ?
Nous n’avons fait que fuir, nous cogner dans les angles,
Nous n’avons fait que fuir, mais sur la longue route,
Des chiens resplendissants deviennent nos alliés…
Nous n’avons fait que fuir, nous cogner dans les angles,
Nous n’avons fait que fuir,
Et sur la longue route,
Des chiens resplendissants deviennent nos alliés…
Nous n’avons fait que fuir, nous cogner dans les angles,
Nous n’avons fait que fuir,
Des chiens resplendissants deviennent nos alliés…
Nous n’avons fait que fuir, nous cogner dans les angles,
Nous n’avons fait que fuir,
Et sur la longue route,
Des chiens resplendissants deviennent nos alliés…
Nous n’avons fait que fuir, nous cogner dans les angles,
Nous n’avons fait que fuir,
Et sur la longue route,
Des chiens resplendissants deviennent nos alliés…
Nous n’avons fait que fuir, nous cogner dans les angles,
Nous n’avons fait que fuir,
Et sur la longue route,
Des chiens resplendissants deviennent nos alliés…
Nous n’avons fait que fuir, nous cogner dans les angles,
Nous n’avons fait que fuir,
Et sur la longue route,
Des chiens resplendissants deviennent nos alliés…
Nous n’avons fait que fuir, nous cogner dans les angles,
Nous n’avons fait que fuir,
Et sur la longue route,
Des chiens resplendissants deviennent nos alliés…
Nous n’avons fait que fuir, nous cogner dans les angles,
Nous n’avons fait que fuir,
Et sur la longue route,
Des chiens resplendissants deviennent nos alliés…

(Texte de Bertrand CANTAT) Juillet 2002

linternaute.com : Nous n'avons fait que fuir - Box office livres

Vu le 31 décembre 2005 sur linternaute.com : Nous n'avons fait que fuir - Box office livres

Nous n'avons fait que fuir - Jacques Séréna

Vu  le 31 décembre 2005 sur remue.net : Nous n'avons fait que fuir - Jacques Séréna

Jacques Séréna / Ce n'était pas de lui, ce n'était pas d'elle
à propos de "nous n'avons fait que fuir", de Bertrand Cantat (éditions Verticales)



C'est que le monde passe vite, deux trois dimanches en pleine lumière et des enfants qui courent
Les vieux claquent leurs dents sur des vitraux sans dieux
L'apéritif n'en finit pas de raconter sa vie
Et la vie est passée
Et la vie est derrière
La vie était partout et la vie n'est nulle part .
Il y a que tout ou presque se passe au bord de l'ombre, à demi-mots perdus, au carrefour des mystères, confluent souterrain.
Nous n'avons fait que fuir
Nous cogner dans les angles!
Bertrand Cantat - Nous n'avons fait que fuir - Verticales, mai 2004
Un long texte fragile, avec des accents que nous n'avions pas vécus depuis le meilleur Léo Ferré. Une heure compacte d'improvisation où le rock sombre de Noir Désir cherche à investir, hors de la chanson, la relation du langage à la musique. A ce titre, comme parallèlement le beau texte Contre, de Lydie Salvayre, avec aussi le guitariste Serge Teyssot-Gay, qui inaugurait la collection Minimales des éditions Verticales, un dialogue contemporain renoué entre musique et littérature qui nous importe au premier chef. Je remercie Thierry Guichard et Jacques Séréna de nous autoriser à reprendre, à l'occasion de cette publication, la chronique que Jacques Séréna avait publiée en octobre dans sa page du Matricule des Anges. D'autre part, nous reprenons le texte par lequel Bernard Comment, directeur de la fiction à France Culture (et qui va prochainement reprendre à Denis Roche les rênes de la collection Fictions du Seuil) présente le disque et le texte publiés par Verticales. FB.


En juillet 2002, dans le cadre du festival de Montpellier - Radio France, le groupe Noir Désir répondait à une invitation de France Culture pour un concert qu'on peut à bon droit qualifier d'exceptionnel.
Ce fut en fin de compte un long poème de Bertrand Cantat, au titre surprenant, voire énigmatique, Nous n'avons fait que fuir. Bilan? Regret? Appel au réveil? Ce texte est tout cela à la fois, comme un cri de rage pour dire une période qui nous trouve souvent démunis ou impuissants face à la farce du monde. "Tu as perdu ta langue?", ce leitmotiv, comme une fausse question, nous incite à reprendre une parole débarassée des lieux communs et des réflexes de soumission pour trouver la force de dire non, et d'aspirer à autre chose qu'un monde de la pure apparence et du conformisme.
Par fragments successifs, on entre dans un monde visionnaire, avec ses nostalgies, mais aussi ses cauchemars, ses sarcasmes, son ironie taraudante, selon l'errance d'une longue route faite aussi bien de lucidité que de rêves malgré tout, où "les chiens resplendissants deviennent nos alliés".
La planète va mal? En voici la confirmation, poétique et implacable comme un cri chanté, ou un chant crié et murmuré. L'énergie de la révolte est dans ces lignes, contre les multiples tentatives d'étouffmeent qui sont notre quotidien.
Il en résulte un magnifique et long morceau de près d'une heure, psalmodié, caressé, hurlé, brandi, chuchoté, borrygmé, dont on trouvera la version jouée un soir d'été par le groupe Noir Désir, moment en bonne part improvisé, et déjà inoubliable.
Le tragique est survenu entre-temps, avec sa part d'irrémédiable. D'aucuns voudraient tout effacer. Je crois au contraire que le propre de l'homme, ce qui le fait grand, est la mémoire, où l'on regarde le pire et le meilleur. Il le rend plus problématique. A chacun, désormais, de faire son usage de la mémoire.
Bernard Comment


Ce n'était pas de lui, ce n'était pas d'elle
© Jacques Serena - Matricule des Anges

Nous tombe soudain dessus l’annonce d’un événement et nous voilà sans mots. Parce qu’on y sent quelque chose d’innommable. Comment dire ce mystère, tenant à la fois de l’effroyable et du miraculeux. Qui nous trouble d’une façon qu’on ne peut s’expliquer. Un événement dont on sent qu’il ouvre dans notre monde une faille. Mais quand on a dit la faille, nous voilà bien avancé. On a beau tenter de rendre compte de ce qu’on sent, on entend bien qu’on est loin du compte. Et, durant les jours qui suivent, une ambiance étrange, pudique, quasi-silencieuse, se met à flotter autour de nous et de ceux qui, comme nous, ont senti de quelle étrange sorte d’événement il s’agissait. Et cela peut durer, cette ambiance. Longue période durant quoi on veut se parler l’un à l’autre de ce qu’il vient d’arriver sans rien trop parvenir à s’en dire. Disséminations de mots qui semblent aussitôt plats, sur fond de longs silences ambigus, dont on ressent l’étrangeté. On dit par exemple : non mais franchement ce n’était pas de lui, ce n’était pas d’elle, et qu’est-ce qu’ils étaient allés se perdre là-bas, et vu les circonstances. Vu les circonstances, lui totalement coupé des siens, et elle au contraire, comment n’ont-ils pas senti venir. Sur quoi on se raconte, l’un à l’autre, et l’autre à l’un, les soirs où, pour nous, en circonstances similaires, ça a été moins cinq. On voudrait voir le lieu, vérifier, parce qu’on a quand même appris, à force, la puissance des lieux. Dans telle sorte de lieu tel éventail d’événements peut avoir lieu. Des jours durant où on ne pense qu’à cela, veut s’en parler et n’arrive à s’en dire pratiquement rien. Le plus difficile étant d’inexorablement retomber sur les tournures des médias, officielles, fatiguées, usuelles, la bonne vieille sagesse rodée. Le terme de ‘dramatique’ par exemple, ce mot qu’ils emploient tous les jours à toutes les sauces, il y a cette vulgarisation implacable des médias, s’obstinant à démolir le peu de mystère qui pourrait encore subsister dans nos existences. Quant aux avocats et la police, c’est encore pire, sans parler des parents, bien sûr, les parents mieux vaut n’en pas parler. Parents, police et avocats y comprennent encore moins que tout le monde. Sauf que, même eux, en tout cas on l’espère, eux-mêmes ont bien dû sentir, à leur façon, à un moment, le malaise. Sentir que leurs soudaines logorrhées, de même que nos quasi-mutismes, avaient à voir avec le fond des choses. Une profondeur qu’on a entrevue, qui nous échappe et qui crée ce malaise. Une fêlure insoupçonnée. La proximité d’une donnée oubliée, ou presque. Qu’on ne sait plus, en tout cas, dire. Depuis trop longtemps à laisser les médias vulgariser tout. Ce qu’on sent sous cet événement ne peut pas se dire avec les formules des médias, la preuve est faite. C’est d’un autre ordre. Plus miraculeux et plus effroyable. Qui arrive encore au monde de temps en temps, mais dont on ne sait plus, à force, quoi faire. On répète que ça n’est pas de lui, ni d’elle, et qu’est-ce qu’ils étaient allés foutre là-bas, et vu le contexte. On se redit le contexte, ce qui rode assez fatalement autour de qui s’est totalement coupé de tous les siens et de qui au contraire ne parvient pas à s’en dépêtrer. On répète que quiconque a un tant soit peu vécu sait bien ce qui certaines nuits peut planer. On tente d’ignorer le battage pour les derniers livres, derniers films, dernières photos, on tente de s’accrocher au silence. On s’en veut d’attendre quand même l’enquête, alors qu’on sait bien que médias, films et livres ont déjà fait leur œuvre, que tout est fini, reconnu avant d’avoir été connu. L’affaire est entendue, l’était sans doute dès le départ, dès même avant, l’a toujours été, c’est ça aussi.
Et nous, ce qu’on voudrait pouvoir faire entendre. Au risque de faire encore hurler. Avouer que ce drame nous en rappelle étrangement un autre arrivé à une cousine quand on avait dix ans. Ajouter que ce qu’on sent sous ce genre d’événements est peut-être ce qu’on entrevoyait au fin fond des crises, de ces longues crises qui nous faisaient de temps en temps rendre un peu l’âme. Renchérir que l’on sentait bien, alors, que cela restait toujours tapi sous la surface de tout, que c’était, avait été, et serait toujours sous tout. Et que quand les médias en chœur radotaient sur la mort de cela, cela suivait son propre enterrement en dansant.
Aux vieux temps des croyances aveugles, avec leurs cortèges d’anges à trompettes, de démons à fourches, et d’illuminés, et de possédés, cela pouvait se dire, aveuglément, certes, mais on se comprenait. Nos temps médiatisés, mondialisés, aux versions préemballées, officielles et sans alternative, ces temps ont jeté, comme on dit, le bébé avec l’eau du bain, ou l’eau du bain avec le bébé, peu importe, ont tout jeté. Et donc nous incombe, à nous, qui sentons cela, la tâche urgente de réinventer un vocabulaire d’aujourd’hui, sans fourches ni trompettes, pour pouvoir redire cela, se le refaire comprendre.